lundi 23 août 2010

Gamera capturé?

Hamajima, dans la préfecture de Mie, est un petit port de pêche comme il y en a beaucoup au Japon. Sauf qu'une de ses places possède un ornement des plus singuliers…
Quelle est donc cette tortue monstrueuse qui semble avoir été ligotée là après sa capture ?
En observant sa tête de plus près, on remarque deux crocs caractéristiques: pas d'erreur possible, c'est Gamera !
Ce kaiju aussi célébre que Godzilla, est le héros de nombreux films, dont Chīsaki Yūsha Tachi Gamera, justement tourné à Mie en 2006. Et Hamajima a hérité de ce Gamera créé pour les besoins du film.
          Seul petit problème, il est en polystyrène expansé peint.  Aussi, quand le temps est menaçant, il faut le recouvrir d'une bache pour le protéger de la pluie.

         

mardi 10 août 2010

Le dragon du sanctuaire

        Les villageois nous ayant assuré qu'il y avait un dragon au sanctuaire de la cascade blanche, nous avons donc attaqué d'un pied vaillant l'expédition.

Franchissant le grand torii marquant l'entrée des lieux consacrés, un panneau, dans lequel nous ne sommes pas tombés, nous indiquait qu'il fallait tourner à droite, le sinistre chemin de gauche menant vers le château de l'oni, une créature entre l'ogre et le démon.


Longeant un court moment un ruisseau, nous nous enfonçâmes dans une forêt où les bambous laissèrent vite la place à des pins.

Un second torii, plus petit nous indiqua le chemin à monter, qui était pourvu de marches rendant son escalade aisée.

Le premier tournant était lui aussi doté de son torii, indication quelque peu superflue dans la mesure où les marches indiquaient clairement la voie à suivre.

Même si elles disparurent peu après, le chemin qui à présent descendait restait évident. Arrivés au creux d'un petit vallon, notre route se trouva soudainement ornée d'une profusion de torii.

Et avant de recommencer à monter, une stèle noire d'aspect quelque peu menaçant confirma que nous étions sur le bon chemin.

Toutes ces précautions pour éviter de nous perdre commençaient à nous inquiéter: et si on avait procédé ainsi pour être certain que les visiteurs nourrissent à coup sûr le dragon?

Malgré cette perspective peu engageante, nous continuâmes, la pente se faisant rude et le chemin plus tortueux, et plus dangereux à cause de la traîtrise de cailloux saillants ou de mousses glissantes.

Quand le sommet fut en vue, il était bien évidemment signalé par un nouveau torii.

Une cascade bruissait dans le fond, tandis que deux constructions de bois attirèrent notre curiosité.

La première était plutôt sombre, mais ne cachait nul danger, étant l'abri d'un petit autel devant lequel le tronc n'avait pas était oublié.

Et c'est sur une poutre du deuxième bâtiment que nous découvrîmes un portrait du dragon, et la solution du mystère: il s'agissait de la cascade,! En effet, en Chine et au Japon, les dragons personnifient généralement les cours d'eau.

Nous retournâmes donc admirer notre dragon à la blancheur écumante avant de nous en retourner, prenant soin de franchir dans l'autre sens les torii passés à l'aller, afin de ne pas rester dans le monde des esprits, où le dragon revêt certainement une forme plus effrayante que celle d'une cascade.
       
          
         
         
 
     
     
       
         
       
       
         
         
       
          
     
       
         
       
         
        
       
       
     

Les idéogrammes le confirment. Voici ryuu et taki, le premier signifiant «dragon» et le deuxième «cascade». Le deuxième s'obtient en ajoutant devant les trois traits de la clef signifiant «eau». La cascade est donc bien un dragon d'eau.


Anciens commentaires

Wouaaaaah... magnifique ! :)
Et... il me semble bien l'avoir déjà vu, ce dragon. :)
Commentaire n°1 posté par Bruno Bellamy le 10/08/2010 à 09h33
En effet… j'ai des photos qui le prouvent (mais pas d'idéogrammes).
Réponse de Fabrice Chotin le 10/08/2010 à 14h35
Merci en tout cas pour cette deuxième et sinueuse visite... :)
Et oui, moi aussi j'ai des photos de cette magique excursion !
Commentaire n°2 posté par Bruno Bellamy le 10/08/2010 à 14h42
Photos que j'ai d'ailleurs vu quelque part… ;-)
Réponse de Fabrice Chotin le 11/08/2010 à 06h35

samedi 7 août 2010

Feuilleton de l'été: Épouvante sur la rizière (troisième épisode)

 Les habitués de ce blogue l'attendaient: voici la grande saga estivale consécutive au fait que je passe presque tous les ans mes vacances dans le même coin de Mie. Après le terrifiant aigle gonflable et le concours d'épouvantails, voyons ce que le cultivateur de cette rizière peu ordinaire aura trouvé cette année pour effrayer les moineaux…

Apparemment, un nouveau concours d'épouvantails a été lancé cette année, mais passé l'enthousiasme de la première édition, il y a eu nettement moins de concurrents cette fois-ci: seulement cinq participants. Aucun panneau n'annonçant de concours comme l'année dernière, on ne peut que se perdre en suppositions sur l'origine des épouvantails.
Malgré le petit nombre, la diversité était au rendez-vous, y compris au niveau des tailles, et on notera l'originalité d'un épouvantail bovin, même si des doutes fort légitimes peuvent être émis sur l'efficacité d'une telle apparence, les vaches n'étant pas connues comme prédateurs acharnés de la gent ailée.
Un épouvantail était relégué un peu à l'écart, comme s'il avait été rejeté du concours. Pourtant, avec son bras plus grand que l'autre et tordu selon un angle improbable, il avait de quoi susciter au mieux la peur, et au pire un sentiment de malaise peut-être suffisant pour couper l'appétit des picoreurs de riz. La photo de groupe se retrouve quelque peu réduite, mais finalement, un assemblage aussi hétéroclite a quelques chances de provoquer un début de terreur. À moins qu'il n'y ait l'idée plus subtile de faire trembler  les piafs en leur laissant imaginer quelles horreurs leur sont réservées pour l'année prochaine.