samedi 11 octobre 2008

Undokai

Chaque année à la même période, les écoles japonaises organisent des undokai, rassemblements sportifs où toutes les classes d'un même établissement se livrent à des compétitions sportives entrecoupées de petits spectacles. Les undokai sont toujours organisés un samedi, afin qu'un maximum de parents puisse venir contempler avec attendrissement les exploits de leur progéniture.


L'undokai rapporté ici se déroule à l'école maternelle n°2 de la ville de Nagoya. Seules les deux premières écoles sont ainsi désignées par leur numéro. C'est logique: n°1, ça en jette, n°2, passe encore, mais après, ça fait un peu peine, et on utilise donc des noms, en général celui du quartier.





Les préparatifs ne sont pas finis que les parents se pressent déjà pour obtenir une bonne place, d'où ils ne pourront perdre aucun détail du spectacle donné par leurs garnements.


Les maîtres de cérémonie font alors leur apparition. Il s'agit de la directrice et de la sous-directrice, qui alternent nombreux remerciements, explications détaillées et les indispensables discours forts cérémonieux sans lesquels aucun rassemblement digne de ce nom ne peut avoir lieu au Japon.




Il y a même une tribune des invités, les seuls qui seront assis pour profiter du spectacle. Représentant la ville de Nagoya ou l'équivalent local de l'Education Nationale, ils apportent la touche d'officialité et de solennité qu'il convient de donner à un tel jour.


Les enfants entrent alors en piste classe par classe, que l'on reconnaît à la couleur de la casquette. Au son d'une musique tonitruante et entraînante rendue quelque peu inaudible par la vétusté de la sono, et ils exécutent une parade impeccable avec un grand sérieux et une rigueur tout à fait admirable.




Puis ils se mettent en rang pour écouter avec gravité le discours de la directrice avant d'entamer avec une synchronie forçant l'admiration une série de mouvements en musique en guise d'échauffement pour les dures épreuves qui les attendent.



Les formalités accomplies, ils font alors ce pour quoi ils se sont entraînés impitoyablement ces deux dernières semaines: courir. Les plus petits font des courses en équipes sur des petites distances. À tout moment, les institutrices, dans les tenues austères qu'imposent pareil événement, sont présentes pour encadrer leurs élèves.




Les plus grands seulement donnent le spectacle de l'épreuve reine: la course relais. Elle suscite un enthousiasme tel que les parents se mettent à pousser les bruyants encouragements qui permettent au voisinage de réaliser que c'est le jour de l'undokai.


Les enfants ne font pas que courir. Ils montrent l'étendue de leur talents grâce à de savantes et audacieuses prestations gymniques, démontrant leur capacité à effectuer roulades, galipettes, bonds et sauts les plus divers.





Des danses sont également au programme, et elles constituent une occasion de plus de faire participer les mamans. Ce sont des chorégraphies subtiles et longuement  répétées qui se déploient dans une apothéose de coordination frôlant la perfection.


Mais les plus grands savent effectuer des danses en se passant de l'aide maternelle, et au son de musiques joyeuses, ils donnent aux papas une excellente occasion de se livrer au concours de celui qui aura la plus belle caméra.





Car, pour ceux qui se demandaient pourquoi seules les mamans accompagnaient les chorégraphies, les papas sont chargés dans ces occasions de la délicate tâche d'immortaliser sur pellicule carte mémoire les prouesses athlétiques des petits.




Le départ de la dernière course est donné. À noter que toutes ces épreuves se font en musique, et qu'il y a obligatoirement à un moment ou un autre la chanson aruko, issue de la musique du film Tonari no Totoro. Cette année, la chanson de Ponyo a fait son apparition, et nul doute qu'une longue carrière s'ouvre à elle.



Puis vient enfin la remise des médailles, qui a lieu en grande pompe devant la bannière de la classe, réalisée auparavant par les mamans durant de longues heures d'un travail aussi patient qu'acharné. Les enfants, le visage encore tendu par l'effort accompli, reçoivent avec dignité et émotion leur récompense. Cette journée aura gravé en eux le goût de l'effort et du dépassement de soi.

Anciens commentaires

Je sens comme un soupçon d'ironie dans cette dernière phrase, non? ^_^
Commentaire n°1 posté par Céline le 06/10/2008 à 08h44
Seulement dans cette dernière phrase? ;-)
Réponse de Fabrice Chotin le 07/10/2008 à 02h37
Merci pour cette promenade in Japan. Bravo !
Bon week-end ;)
Mary
Commentaire n°2 posté par Mary J'Dan le 17/10/2008 à 23h58
Il faut bien que les parents se réalisent à travers les prouesses de leurs rejetons! et puis ce n'est pas rien d'avoir eu une place dans une maternelle municipale.... ;) dans les crèches, d'après mon expérience, il y a beaucoup moins d'implication maternelle....heureusement.
Ceci étant dit pour les gamins qui aiment bouger, la journée sportive reste un grand souvenir même si les différentes parades de style para-militaire m'"ont toujours fendu le coeur.
En première année de collège le programme officiel de gym incluait (est-ce encore le cas maintenant?...probablement) quelques heures d'entrainement à la marche en rangs et en rythme.
Commentaire n°3 posté par Baiya le 14/12/2008 à 00h23

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