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Les villageois nous ayant assuré qu'il y avait un dragon au sanctuaire de la cascade blanche, nous avons donc attaqué
d'un pied vaillant l'expédition.
Franchissant le grand torii marquant l'entrée des lieux consacrés, un panneau, dans lequel nous ne sommes pas
tombés, nous indiquait qu'il fallait tourner à droite, le sinistre chemin de gauche menant vers le château de l'oni, une créature entre l'ogre et le démon.
Longeant un court moment un ruisseau, nous nous enfonçâmes dans une forêt où les bambous laissèrent vite la place à des
pins.
Un second torii, plus petit nous indiqua le chemin à monter, qui était pourvu de marches rendant son escalade
aisée.
Le premier tournant était lui aussi doté de son torii, indication quelque peu superflue dans la mesure où les
marches indiquaient clairement la voie à suivre.
Même si elles disparurent peu après, le chemin qui à présent descendait restait évident. Arrivés au creux d'un petit
vallon, notre route se trouva soudainement ornée d'une profusion de torii.
Et avant de recommencer à monter, une stèle noire d'aspect quelque peu menaçant confirma que nous étions sur le bon
chemin.
Toutes ces précautions pour éviter de nous perdre commençaient à nous inquiéter: et si on avait procédé ainsi pour être
certain que les visiteurs nourrissent à coup sûr le dragon?
Malgré cette perspective peu engageante, nous continuâmes, la pente se faisant rude et le chemin plus tortueux, et plus
dangereux à cause de la traîtrise de cailloux saillants ou de mousses glissantes.
Quand le sommet fut en vue, il était bien évidemment signalé par un nouveau torii.
Une cascade bruissait dans le fond, tandis que deux constructions de bois attirèrent notre curiosité.
La première était plutôt sombre, mais ne cachait nul danger, étant l'abri d'un petit autel devant lequel le tronc
n'avait pas était oublié.
Et c'est sur une poutre du deuxième bâtiment que nous découvrîmes un portrait du dragon, et la solution du mystère: il
s'agissait de la cascade,! En effet, en Chine et au Japon, les dragons personnifient généralement les cours d'eau.
Nous retournâmes donc admirer notre dragon à la blancheur écumante avant de nous en retourner, prenant soin de franchir
dans l'autre sens les torii passés à l'aller, afin de ne pas rester dans le monde des esprits, où le dragon revêt certainement une forme plus effrayante que celle d'une
cascade.
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