Au Japon, nombreux sont ceux qui désirent, pour un produit, un nom de magasin ou de bâtiment, se donner une touche de chic. Notre pays bénéficiant toujours d'une réputation d'élégance et de raffinement, une solution simple consiste donc à utiliser notre langue pour s'attribuer les mérites supposés de la culture à laquelle elle est attachée, sans compter qu'elle apporte un petit parfum d'exotisme non négligeable.
Mais le problème, c'est que les francophones ne sont guère nombreux, malgré les efforts de tous ceux qui, comme votre serviteur, s'ingénient à enseigner notre langue dans ce pays. Et on n'a pas toujours recours à leurs service pour écrire en français. Le terme de franponais a donc été créé pour désigner ce français utilisé par les japonais à but décoratif ou lucratif. Vous en trouverez de nombreux exemples sur la Toile, et je contribue donc modestement à l'effort de collecte par le présent article, avec des exemples photographiés à Nagoya.
Certains utilisent judicieusement notre langue, en respectant son orthographe, sa grammaire et le sens des mots. Mais ces cas sont les moins intéressants, et je n'en rapporterai donc pas. Je tiens néanmoins à signaler leur existence pour ne pas laisser imaginer que les japonais ourdiraient une sorte de vil complot visant à une quelconque déstructuration du français.
Voici un exemple où l'orthographe et la grammaire sont correctes, mais où il y a visiblement eu une incompréhension quelque part:
«La boutique de l'adulte qui comprend une différence».
Le résultat ne manque néanmoins pas d'un certain charme surréaliste. Plus prosaïquement, on peut soupçonner l'utilisation d'un logiciel de traduction, lesquels ne sont pas encore très au point.
C'est peut-être là l'utilisation d'un dictionnaire qu'il faut blâmer. En effet, certains sont trop prudes pour donner toutes les définitions possibles d'un même mot. Ce qui peut avoir des résultats assez amusants . Cet aromathérapiste illustre tout à fait le problème.
Ce nom paraît anodin, voire mignon, mais sachant qu'il désigne un immeuble de petits appartements, l'évocation du clapier est inévitable.
Encore un lapin pour ce magasin de vêtements, mais cette fois-ci, c'est l'orthographe qui pose problème. Il faut savoir que le japonais transcrit indistinctement «in» et «an» par les katakanas アン, qui sont eux-mêmes retranscrits en caractères latin par «an». C'est ainsi que mon nom de famille se retrouve être «shotan».
Pour résoudre le problème de l'orthographe, on peut aussi écrire le nom en japonais. Parmi les trois systèmes d'écriture du japonais, il y a justement les katakana qui sont utilisés pour retranscrire les mots d'origine étrangère. L'ennui, c'est que la prononciation en pâtit. Ainsi, cet immeuble nommé «maison soleil» devient «mezon soreiyu».
Si le cas précédent mentionnait encore le français en petit, il n'en est rien pour ce salon de beauté, et seuls ceux qui lisent les katakana pourront apprécier la référence parisienne, puisque qu'il s'agit de «ra seinu», autrement dit, «la Seine».
Enfin, voici le cas le plus extrême de japonification de notre langue, puisque le nom de ce salon de beauté est ici écrit en kanji, c'est-à-dire en idéogrammes. Ce sont les trois gros à droite:
Et ça se lit «juteimu», retranscription de «je t'aime». Les kanji signifient: ju: arbre, végétation, tei: jardin, mu: rêve.
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Merci pour les petits mysteres du Japon...un jour peut-etre sera pour le visiter!!!
La petite (pas vraiment petite maintenant) peste
Mais comme je ne connaissais pas la plupart de celles présentées aujourd'hui, merci quand même :)
Le parc s'appele "Tsuruma" etait le zoo. C'est pour ca qu'il y a pas mal de animaux ???