Impossible de manquer la Saint Valentin au Japon. Les magasins sont parés de rose et de rouge et les cœurs sont déclinés sous toutes les formes de décorations possibles, pourvu qu'elles soient du kitsch le plus prononcé.
Et à cette période, on peut observer que les rayons réservés aux chocolats prennent une ampleur assez considérable. La débauche de denrées chocolatées est telle qu'on en serait presque écœurés. Surtout que les chocolats proposés sont souvent d'une qualité assez discutable, car la forme prime sur le goût.
Par une bizarrerie toute nipponne, l'adaptation de la Saint Valentin a vu apparaître l'obligation pour les femmes d'offrir ce jour-là des chocolats à tous les hommes de leur connaissance, en particulier les collègues, même s'ils ne sont pas toujours appréciés.
De là est né le terme de giri-choco, giri signifiant qu'il s'agit de chocolats donnés par devoir. Ce qui a aussitôt donné naissance au honmei-choco, le chocolat du favori. Puis est arrivé le tomo-choco, que la femme donne à ses amies, puis le my-choco, que l'on s'offre à soi-même parce qu'il n'y a pas de raison. Et les hommes sont censés rendre la politesse un mois plus tard, lors d'une journée baptisée le white-day, histoire de refourguer aussi du chocolat blanc et des guimauves, histoire de changer un peu, avec l'instauration d'une curieuse règle de trois, le sanbai gaeshi, qui oblige l'homme a rendre un cadeau d'une valeur trois fois plus élevée que celle des chocolats reçus (règle qui, on s'en doute n'est pas très suivie).
Et comme si tous ces différents chocolats ne suffisaient pas, cette année sont arrivés les gyaku-choco, les chocolat à rebours, dont les détails vous seront révélés dans cet article de Baiya, et qui permet aux hommes de ne pas attendre le white-day pour rendre les chocolats.
À force de vouloir établir de nouvelles coutumes, il va devenir difficile de s'y retrouver et de savoir quel chocolat offrir à quel moment. Et désormais, n'importe qui offre des chocolats, tels ces deux petits cœurs reçus ce matin-même par mon fils après une visite chez… le dentiste!
Bon, d'accord, ils sont au xylitol, mais quand même…
Allez donc trouver le nom de ce chocolat-là.
Pour simplifier, je propose donc d'instaurer pour tous ces chocolats et ceux à venir le terme réunificateur de muka-choco, signifiant «les chocolats qui fâchent».